Ecole verte Ambodimanga 2

En collaboration avec

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Le changement climatique qui est propulsé par une augmentation de la température au niveau global, est un problème que tous les pays du monde essayent actuellement de maîtriser. Ce phénomène est surtout dû à l’exploitation et la transformation excessive des ressources naturelles par des populations humaines, que ce soit en quête de richesses ou simplement de survie. Mais il cause aussi des impacts négatifs au niveau de l’économie verte, ce qui mène à une diminution palpable de la flore et faune (à exploiter), du moins quant à la diversité. Du côté de la nature, il existe des signes d’alarme depuis belle lurette. Enfin, dans le domaine social, certains signes le montrent également, à l’instar de la propagation des maladies suite à la prolifération des déchets. Selon la réunion de la Conference of Parties (COP 21) qui s’est déroulée à Paris en 2015, Madagascar est le troisième pays le plus vulnérable vis-à-vis des impacts du changement climatique. La grande île est également victime d’une certaine pollution qui est due à la mauvaise gestion de déchets causant ainsi la disparation lente, mais quasi certaine, de sa méga-diversité biologique. Il va de même quant à la surexploitation des bois (de chauffe) qui entraine un déséquilibre de l’écosystème forestier – ce qui est entre autres le cas des sites sur la côte Est.

L’ONG Jade (à travers son volet « Protection de l’environnement ») et l’Union des jeunes agriculteurs (UJA) œuvrent toutes les deux dans le domaine de la protection de l’environnement sur la côte Est malgache, à et en dehors de la ville de Toamasina. Sachant pertinemment que l’éducation est l’un des clefs pour diminuer l’impact du changement climatique, du moins du côté des populations locales, nous nous sommes fixés le but de mettre en place des écoles vertes au sein des écoles publiques préurbaines, au cours de cette collaboration. En mois de mai 2018, la première de ces écoles a ainsi eu lieu au sein de l’EPP Ambodimanga II, à dix kilomètres du chef-lieu de la province Analanjirofo, Fénérive-Est.

  • Faire une sensibilisation auprès des élèves (ainsi que les autres personnes impliquées dans leur formation) pour éveiller en eux les réflexes écologiques leur permettant d’adopter des attitudes pour un rapport plus durable avec leur écosystème ;
  • Mettre en place les installations diverses afin de permettre aux enseignants de perpétuer ladite sensibilisation et, partiellement aussi, de pouvoir la valoriser, plus explicitement :
  • - deux(02)lave-mains écologiques ;
    - douze (12) bacs de tri ;
    - deux (02) jardins potagers.

  • Soutenir ainsi la quête d’excellence de l’EPP Ambodimanga II.

Vu nos liens de longue date avec l’EPP Ambodimanga II et avec ses responsables (Jade y intervient annuellement depuis 2009), nous avons choisi ce village à l’Ouest de Fénérive-Est pour héberger notre projet pilote « École verte » des mois avril et mai 2018. De cette façon, nous nous somme assurés d’un minimum de connaissances préalables de la population locale (leurs us et coutumes), facilitant le contact avec elle et les autorités sur place, et l’évaluation des coûts de mise en œuvre du projet (moyens et frais de transport, logement, etc.) pour une optimisation du temps de réalisation du projet.

Le fokontany d’Ambodimanga II se situe à environ 10 km à l’ouest de la ville de Fénérive–Est (sur la côte Est de Madagascar), dans une région reculée et très difficile d’accès. Les forêts humides primaires d’antan de la contrée ont subi une forte pression de la part de populations riveraines et elles ont largement cédé leur place à des forêts secondaires, se situant sur les sommets de colline, et à des cultures de rentes, en basses altitudes. Sans être enclavée, le fokontany n’est desservi que par une unique route secondaire en très mauvais état. Pour s’y rendre, il faut normalement un 4x4 (voiture tout–terrain) ou marcher à pied ! Les 4250 habitants du fokontany vivent essentiellement des cultures vivrières, tels le riz, le manioc, les bananes, et des épices comme la vanille ou le girofle (soumises à un cycle saisonnier quelque peu instable). La moyenne de revenus par ménage est évaluée en 2017 à la hauteur de 100.000 MGA.

Déroulement

Jour 1

Arrivant dans la circonscription d’Ambodimanga II aux alentours de midi le premier jour du projet (après un départ de Tamatave à 7 heures du matin), celui-ci débuta par la remise des matériels pour la réhabilitation dudit toit aux responsables de l’école . Une brève pause-repas (parsemée de préparatifs) eut lieu, suite à laquelle la première vague de sensibilisation a été entamée. Les 22 animateurs de l’Union de jeunes agricultures de Toamasina se sont ainsi chargés d’inculquer des leçons théoriques et pratiques aux 4 classes alors encore sur place : 2 classes de huitième et 2 classes d’onzième. Ils enseignèrent plus particulièrement la définition et les enjeux de la protection de l’environnement et de la conservation, ainsi que le concept de recyclage. Le tout se termina par un jeu environnemental où les écoliers pouvaient gagner différents lots (bloc- notes, bonbons, etc.) les encourageant ainsi à retenir les leçons apprises. Il suivit un briefing et une évaluation interne de cette première journée se terminant vers 17 heures et 30 minutes, suivi à son tour des préparatifs pour le lendemain. Les animateurs ont ensuite profité du quartier libre pour explorer les alentours (et notamment la cascade du village).

photo sensibilisation ecole verte 2018

moment du déchargement des nouveaux tôles pour la rehabilitation salle de classe


Jour 2

Le 15 mai 2018, l’école verte débuta par une large sensibilisation, à partir de 8 heures de la matinée (ne se terminant que vers 11 heures) : la majeure partie des élèves étaient cette fois-ci à l’école. Les animateurs d’UJA se séparèrent en cinq groupes, en vue de mieux maîtriser les foules : 4 groupes pour les écoliers (selon quatre niveaux différents) et 1 groupe pour les adultes (les responsables de l’école, le président FRAM avec son adjoint, certains parents des élèves et le chef de fokotany). Après la rentrée du matin, les animateurs d’UJA se séparèrent de nouveau en plusieurs groupes. Certains s’occupèrent d’installer les deux lave-mains écologiques et les 12 bacs de tri – afin d’être prêts à recevoir les enfants qui retournaient l’après-midi –, tandis que d’autres se chargèrent de la préparation du repas. Vers environ 16 heures, deux membres de l’UJA installèrent le jardin potager grâce auquel (si le principe d’installation se propage) un large éventail de légumes et légumineuses pourra être cultivé, lequel les n’est pas normalement dans la région. Six responsables de l’école assistèrent à cette formation initiale. Après le coucher du soleil, les animateurs de l’UJA ainsi que les deux membres de Jade bénéficièrent encore une fois du quartier libre et d’un repas bien mérité.

photo sensibilisation ecole verte 2018

Pendant la sensibilisation théorique dans une classe de huitième


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EXTRAIT EN PHOTO


RESULTATS ET PERSPECTIVES

Les résultats du double projet « L’école verte » de l’année 2018 peuvent être résumés,, comme suit:

  • en total, la sensibilisation à la protection de l’environnement et à la conservation de, ainsi que l’initiation au tri de déchets et aux perspectives de recyclage pour, 279 élèves (sur 397 inscrits, donc environ 70 % des élèves) et de 29 parents, responsables de l’école et du fokontany ;
  • l’installation de 12 bacs de tri au sein de l’école (six pour les déchets biodégradables et six pour les déchets non-biodégradable) ;
  • l’installation de deux lave-mains écologiques ;
  • la mise en place d’un jardin potager (sur deux de prévu, donc réalisé à 50 %) doté de diverses légumes et légumineuses et l’octroi d’une formation à six responsables de l’école pour l’entretien et la mise en place d’autres jardins potagers ;
  • la remise de 100 feuilles de tôle et de 10 kilos de pointes à tôle avec lesquelles les responsables de l’école comptent remettre en état ledit toit.

En total, l’ONG a dépensé 3.094.500 Ariary (soit 15.472.500 FMG) pour l'achat de matériels de réhabilitation dudit toit de l’école ainsi que pour leur transport, ce qui équivaut en total la somme de 803,77 € (selon le cours moyen des mois de mai 2018, 1 € = 3.850 Ar). Quant à l’école verte, l’ONG a dû débourser 1.202.000 Ariary de sa part pour couvrir les charges logistiques et organisationnelles diverses du projet. Cela équivaut à 6.010.000 FMG ou 312,21 € (pour le même cours moyen). La part d’UJA Toamasina pour couvrir les frais (de transport, repas, etc.) des 4 membres supplémentaires dépêchés à l’occasion, ne peut être indiquée. En tout et pour tout, l’ONG Jade a dépensé 4.296.500 Ariary (soit 21.482.500 FMG, soit 1115,97 €) pour ce double projet des mois avril et mai 2018.

Cette première édition de l’école verte au sein d’une de nos écoles partenaires (réalisée en collaboration avec UJA) fut un succès (malgré le taux de sensibilisation de seulement 70% de la part des élèves et le deuxième jardin potager non réalisé). L’enthousiasme des bénéficiaires en a témoigné. Toutefois, ce ne fut qu’une première intervention avec un fort penchant pour la conservation de l’environnement. Afin de pérenniser le projet à l’EPP Ambodimanga II, il faudra davantage mettre l’accent sur la valorisation écologique au sein de l’école verte. C’est dans le cadre de cette logique que les responsables de l’école et les parents présents durant la sensibilisation, ont réclamé une formation pour la fabrication des briques à partir des matières plastiques et une autre sur le papier recyclé. Ces deux formations ainsi que le don des matériels de fabrication dépendront des moyens que l’ONG pourra lever, à cet effet, durant les mois à venir. Sinon, l’ONG compte étendre ce projet aux autres écoles partenaires dans la région à un rythme qui reste encore à définir, en fonction de la disponibilité de ses membres, de ses partenaires et des moyens pour sa réalisation.

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